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Les commencements

La nécessité de mon implication dans une création artistique m'apparaît aujourd'hui comme une évidence. C'est une force impérieuse qui me pousse à m'exprimer par le biais de l'art.
Pourtant, j'ai longtemps refusé cette éventualité, nié son besoin pour moi-même, et même minimisé son rôle social pour le monde. Ce monde si complexe et changeant, territoire toujours vierge pour les expérimentations humaines, dans un éternel recommencement.
J'avais alors d'abord cherché à oeuvrer dans ce monde par des actions concrètes, ayant longuement étudié, exercé de multiples métiers, inlassablement voyagé, tenté maintes vocations...
Balloté par les vicissitudes de la vie, écrasé par le poids des conditionnements réflexes des individus et des sociétés, anéanti par la dureté des relations humaines basée sur un péché d'orgueil démesuré avalisé par des systèmes faux et désincarnés, horrifié par la maltraitance éhontée de notre environnement, j'ai progressivement réalisé qu'il y avait une autre voie. Une autre voie pour le monde.
Et déjà, aussi, une autre voie pour moi-même. Plus que de ne plus vouloir vivre ce que j'avais vécu, car ces expériences m'ont construit et je n'ai pas à les regretter, j'avais la volonté de vivre autre chose. Mon âme – certainement à l'instar des autres âmes de mes frères humains - désirait une vie plus en adéquation avec nos élans innés vers l'amour et la beauté, vers le calme de l'esprit et le contentement simple de l'âme.
A y bien réfléchir, j'avais déjà expérimenté ces bienfaits, on me les avait même enseignés, j'avais baigné dans l'amour, l'inclination pour le beau, le paisible, le divin, le véritable... Mais j'avais préféré m'échapper pour expérimenter par moi-même le monde.
Je restais attiré par cet héritage qui m'avait façonné, mais chaque fois j'étais reparti dans la matrice mangeuse des hommes et de leurs rêves. Jusqu'au jour où, à force de repousser toujours plus loin les subtiles invitations au voyage intérieur et à l'expression vraie de moi-même, celles-ci revenaient avec toujours plus de force. Frappé par ce mouvement de balancier, qui me laissait de plus en plus chancelant d'indécision et ébranlé dans mes certitudes sur la vie, l'évidence s'est produite au fond de moi-même. J'avais enfin compris quelle serait ma voie.
Surtout, je ne pouvais plus imaginer une autre voie. L'art serait désormais autant mon prisme de compréhension du monde que ma propre communication vers le monde. Tout simplement, l'art est aujourd'hui devenu ma respiration.





How it all begun...



Today, it appears obvious to me I am to be an artist. There is an imperious force that pushes me to express myself through art.

Nevertheless, for a long time I refused this possibility. I negated its need for myself, and even minimized its social role for the world. This ever changing and complex world, remaining a virgin territory for human experimentation, in an eternal renewal...
I first tried to manage my way in this world with concrete actions : I endeavoured long studies, experienced multiple jobs, indulged in lengthy travels, dared several vocations...
Shaken by the bumps of the road of life, smashed down by the burden of human conditioning, crushed by the harshness of human relations resulting from sinful pride supported by false and debilitated systems, horrified by the shameful destruction of the natural environment... I progressively realised there must be another way.
Another way for the world, but also another way for myself.
More than refusing to continue to live what I had lived before – as those experiences had built myself and I shouldn't regret anything – I wanted to live something else. My soul, certainly like the souls of my fellow humans, desired a life more in line with our natural surge towards love and beauty, to reach peace of mind and the simple contentment of the soul.
When I think well, I already had experienced those benefits, and I even had been taught about those things. I had bathed in love, and been fed with beauty, calm, divine, truth... Nevertheless I had prefered to escape and experiment the world by myself.
I remained attached to this inheritance that had shaped myself, but each time I had approached it nearer, I had been taken away by the matrix that swallows humans and their dreams. I pushed away, always further, the subtle invitations to inner travel and the true expression of self. Those invitations came back with more momentum, and this rocking movement left me each time more tottering with indecision and weakened in my life certitudes. Until that day when the evidence came out of myself. At last I had understood what would be my way.



Especially, I could'nt imagine another way any more. Art would be, from now on, as much my way to understand the world as my own communication tool to the world. Simply, art has become now my respiration.



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