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Démarche artistique

Mes premières émotions liées au paysage datent de mon enfance, où j'ai très tôt été émerveillé, plus que par la nature elle-même, par les décors et maquettes des trains miniatures que je construisais avec mon père. Logiquement je me suis passionné pour la géographie, avec une prédilection pour les représentations graphiques de l'espace, notamment les cartes et les vues aériennes. Cela me permettait sans doute de mieux apprivoiser mon environnement immédiat par la connaissance, la conceptualisation, la perception d'un espace plus large que ce qu'on en peut appréhender par le seul moyen de ses sens. A vrai dire, cela correspond certainement à une tendance naturelle de l'être humain : qui n'éprouve pas une euphorie réelle ou un sentiment de plénitude à se trouver sur un promontoire et voir s'étaler sous ses yeux une grande et majestueuse portion de territoire ?



Issu d'une famille d'artistes et d'amateurs d'art, j'y ai moi même été sensibilisé au seuil de ma vie. Cet héritage m'a certainement amené à porter un regard différent sur le monde qui m'entoure. Néanmoins, ce n'est que plus tard, lors de mes études à Paris, que je découvris avidement, dans les musées, les retables et scènes sculptés du Moyen-Âge et de la Renaissance, ainsi que les peintures de ces époques, foisonnant de détails et de vie. Parallèlement, je tombai nez à nez avec les élégants rochers de lettrés chinois, et les anciennes représentations d'art asiatique de paysage. Mais c'est vers l'âge de vingt-cinq ans, au détour d'un déjeuner dans un parc parisien, que je restai pantois face à quelques sculptures monumentales de paysages de Boris Lejeune, en bronze, représentant des champs labourés ou des vignes, sortes de haut-reliefs traités en perspective. Tant la taille que l'effet saisissant de ces oeuvres m'ont profondément marqué. Depuis ce jour, et malgré une vie qui m'embarquait bien loin d'une carrière artistique, j'en avais gardé un souvenir indélébile. Et quelque part une envie inconsciente de revenir à ce type d'expérience évocatrice, espoir secret caressé avec d'autant plus d'incertitude qu'avec les années je m'éloignais inexorablement vers d'autres horizons et une autre vie.

C'est ainsi qu'au hasard de mes diverses expériences, de mes voyages et découvertes humaines, toutes formatrices et enrichissantes mais peu concluantes dans l'atteinte de ma quête inlassable vers un idéal inaccessible et toujours inconnu, j'ai un jour réalisé quelle était mon envie profonde.


Devenir sculpteur allait progressivement, lentement, devenir une évidence.
J'avais eu les prémisses de cette vocation lors de mon séjour à New York en 2003, où j'ai compulsivement réalisé quelques pièces de paysage en matériaux mixtes, traités en polychromie, avant de m'éloigner de l'art une première fois. J'y revins à nouveau en 2008, pour créer des bas reliefs de terre cuite d'inspiration héraldique, une autre passion qui m'avait tenu dès mon enfance et fait adorer aussi bien l'histoire médiévale que les bas-reliefs de l'Orient ou de l'Asie antiques.
Après un dernier séjour prolongé en Asie pour une mission humanitaire, je revins au bercail avec mes illusions piétinées et des rêves plein la tête. Depuis, je sculpte...

Je suis retourné intuitivement vers le paysage, que je traite de manière figurative, inspiré de diverses influences. J'ai parfois une stylisation très asiatique, notamment par l'émaillage en polychromie de certaines pièces. Néanmoins le style général garde une base très occidentale, issue certainement des sculptures de la Renaissance européenne et des différentes représentations de l'espace en relief développées par les géographes et architectes de notre continent. Il peut sembler difficile de classer mon oeuvre selon une catégorie artistique. Je revendique une fraternité de création, notamment pour la recherche artistique en lien avec le paysage, avec le céramiste Brian Newman, et les sculpteurs et plasticiens Anish Kapoor, Gaetano Pesce, Yinka Shonibare...

 

Mon traitement artistique entend s'inspirer de la tradition dans le style et l'utilisation des matières de base (terre cuite, émaillage...). Cependant, mes créations prennent une tournure résolument contemporaine par le mélange de matières nouvelles (résines, fibres...), la volonté d'établir avec le public de l'oeuvre une expérience sensorielle multidimensionnelle (par exemple par l'ajout d'effets lumineux, atmosphériques et sonores...) et mon questionnement propre du paysage, plus imaginaire que réel, et sans doute plus engagé que purement esthétique. Mon intentionnalité en tant qu'artiste est un plaidoyer pour une évolution de l'humanité qui ne se fasse pas au détriment de la nature, création parfaite mais fragile, ni de l'Homme, si souvent bafoué dans sa dimension cosmique.





Artistic approach

 

My first emotions linked with landscapes come from my childhood, when I had marveled at the decors and houses for the miniature train I built with my father. Logically, I got enthralled by geography, with a preference for graphic representations of space, like maps and aerial views. Probably this enabled me to win over my immediate environment through the knowledge, the conceptualisation and the perception of a larger space that I would have been able to get by the means of my own senses only. Truly, this certainly corresponds to a natural tendency of humans : who did ever experience euphoria or a sensation of fullness when on a headland, seeing under ones eyes a majestic piece of territory ?

From an artistic family background, I have been sensitised to art at a very young age. This inheritance surely prompted me to look differently at my surrounding world. However, it is only later, during my studies in Paris, that I hungrily discovered, in the museums, the sculpted altarpieces and paintings of the Middle Ages and the Renaissance, abounding with details and life. Also, I stept accross the elegant rocks of Chinese men of Letters and the ancient landscape representations of asian art. Yet it is around the age of twenty-five, during an escape to a parisian park for a quick lunch, that I got stunned in front of some monumental landscape bronze sculptures of Boris Lejeune, kinds of high-relief perspectives evocating crops and vineyards. As much the size as the gripping effect of those masterpieces left a deep mark on me. Since that day, and despite a life that embarked me quite far from an artistic carrier, I had kept this indelible memory in mind, with an inconscious desire to come back to this type of evocative experience.​​

This is how, with my various life experiences, travels, discoveries about the human nature, all educative and rewarding but still inefficient in reaching my quest towards an unreachable and yet unfathomable life ideal, I realised one day what was my deep desire. Becoming a sculptor had progressively and slowly become an evidence.

I had the premise of that vocation during my stay in New York in 2003, when I compulsively created a few landscape pieces with mixed media and painted in polychromy, before leaving art for the first time.

I came back to it again in 2008, to create some terracotta bas-reliefs of heraldic inspiration, from another passion I had since childhood and had made me adore medieval history and oriental antique palatial sculptures. After a last prolonged stay in Asia for a humanitarian aid mission, I came back home with ruined illusions and a head full of dreams. Since then, I sculpt...​​

I came back intuitively to landscape art. I treat it in a figurative manner, and I am inspired by various influences. Sometimes the style could appear more asian, notably with the use of polychrome enamel. Nevertheless, the general style keeps a very western base, stemming from the european stock and the diverse representations of three-dimensionnal space developed by architects of the european continent throughout centuries.
It could appear difficult to classify my creation according to art categories. I claim brotherhood in creation, notably for artistic research in link with landscape, with the ceramicist Brian Newman, and the sculptors Boris Lejeune, Anish Kapoor, Gaetano Pesce, Yinka Shonibare...

My artistic treatment is inspired by tradition, as much for the style as for the use of materials (terracotta, enamel...). However, my creations become contemporary through the mixing of new materials (like resin or fibre), the will to establish with the public a multidimentionnal sensory experience (with the addition of light, movement and sound effects), and my own questioning of landscape, more imaginary than real, and surely more politically committed than purely aesthetic.

My intention as an artist is a plea for an evolution of mankind without destroying nature, a perfect but fragile creation, nor Man, so often scorned in its cosmic dimension.​​​​​​​

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